Constantinople : un grand nom éclatant et sonore, associé à une histoire politique et religieuse glorieuse. La chute en 1453 de cette "deuxième Rome", phare du christianisme orthodoxe, est considérée par les historiens comme l’acte de décès de l'Empire byzantin et l’acte de naissance de l’Empire ottoman. Même si le sultanat ottoman était maître de la Turquie d'Europe et d'Orient depuis alors plus d'un siècle, la date a longtemps été considérée comme la césure entre les périodes médiévale et moderne. Cette rupture des temps est un aussi un partage des espaces : désormais l'Orient et l'Occident semblent ne plus se comprendre tout en ayant irrémédiablement besoin l'un de l'autre. Mais cette cassure dans l’histoire est-elle aussi évidente et définitive qu’on veut bien nous le dire ?
Les dessous de l’histoire
Dans cette deuxième saison aussi érudite et ludique que la précédente, le médiéviste Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, poursuit son exploration alerte des dates marquantes de l’histoire, des trésors artistiques ornant la grotte de Lascaux, en 18000 avant notre ère, au coup d’État militaire contre le président chilien Salvador Allende, le 11 septembre 1973. Mobilisant son talent de conteur, associé à une animation qui s’appuie sur une riche iconographie, et convoquant éclairages de spécialistes et approche réflexive, l’historien bouscule notre regard sur vingt événements majeurs et les traces qu’ils ont laissées dans les mémoires, en les replaçant dans une perspective globale et en assumant les incertitudes de la science historique.
Série documentaire (France, 2019, 27mn)