LE MONDE – ÉDITORIAL : En infligeant la peine ubuesque de trente-quatre ans de prison à la jeune doctorante en médecine pour avoir défendu les droits humains, les juges justifient les pires clichés dont les autorités saoudiennes sont les premières à se plaindre.
Il s’est donc trouvé des juges en Arabie saoudite pour condamner, le 9 août, à trente-quatre ans de prison, une doctorante en médecine dentaire. Pour quel crime ? Avoir partagé des messages en faveur des droits des femmes sur un compte Twitter resté particulièrement confidentiel.
En première instance, en 2021, une très lourde peine de six ans de prison, dont trois avec sursis, avait déjà été prononcée contre Salma Al-Chehab, âgée de 34 ans, mère de deux enfants et qui appartient à une minorité chiite souvent injustement stigmatisée. En appel, la justice saoudienne a fait ce choix du grotesque. Une interdiction de quitter le royaume pour une durée similaire a même été ajoutée pour faire bonne mesure. Cette justice a estimé que la jeune femme, qui poursuivait ses études au Royaume-Uni avant son arrestation à l’occasion d’une visite en Arabie saoudite, a « fourni de l’aide à ceux qui cherchent à troubler l’ordre public et à diffuser des informations fausses et malveillantes ». » | Éditorial « du Monde » | samedi 20 août 2022
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