Le corridor de Kashi Vishwanath, à Bénarès, la ville la plus sacrée de l’hindouisme, dans le nord de l’Inde, est l’un des lieux les plus surveillés du pays. Des hommes en armes sont postés à chaque entrée, à chaque rue et sur les toits des immeubles environnants. De lourdes barrières métalliques filtrent les visiteurs qui doivent décliner leur identité et se délester des caméras, appareils photo ou smartphones à la consigne.
A l’intérieur, malgré la fournaise – il fait 45 °C à l’ombre –, les pèlerins, pieds nus, se pressent pour fouler le tapis rouge, brûlant, qui relie désormais le temple d’or consacré au dieu Shiva aux rives occidentales du Gange en contrebas des ghats, ces gradins qui descendent jusqu’au fleuve. Tous suivent le chemin qu’avait emprunté le premier ministre Narendra Modi lors de l’inauguration du corridor, en décembre 2021, avant de s’immerger dans le fleuve, selon le rituel de purification des hindous. La cérémonie avait été retransmise en direct, des heures durant, par toutes les chaînes de télévision indiennes. » | Par Sophie Landrin (Bénarès (Uttar Pradesh), envoyée spéciale) | vendredi 1 juillet 2022
Réservé aux abonnés
Partout où vous regardez ces jours-ci, vous trouvez des fondamentalistes : des chrétiens fondamentalistes, des musulmans fondamentalistes, des hindous fondamentalistes, etc. Ils sont ici, ils sont là, ils sont partout. Que sont devenus les modérés ? Qu'est-il arrivé aux gens normaux ? Où ont-ils tous disparu ? – © Mark Alexander