LE MONDE – ÉDITORIAL : Les trois années du premier ministre britannique à Downing Street, si l’histoire les retient, resteront comme une période de régression politique, économique et sociale lors de laquelle il aura affaibli le Royaume-Uni et le continent européen tout entier.
Il avait commencé sa carrière de journaliste en 1989 en inventant de toutes pièces une citation. Il a dû terminer son mandat de premier ministre, jeudi 7 juillet, après un ultime mensonge public. Boris Johnson aimait se comparer à d’illustres dirigeants britanniques comme Benjamin Disraeli et Winston Churchill. Les trois années qu’il a passées à Downing Street, si l’histoire les retient, resteront comme une période de régression politique, économique et sociale dans l’une des plus vivantes démocraties du monde.
En isolant son pays de l’Europe, en s’accrochant jusqu’au bout au pouvoir en dépit des alertes de ses propres amis et de la perte de confiance des électeurs, M. Johnson aura affaibli le Royaume-Uni, et, partant, le continent européen tout entier.
Que le flamboyant « BoJo » chute pour avoir pris des libertés avec la vérité et méprisé les règles ne devrait surprendre personne. Ces traits saillants de sa personnalité étaient fréquemment relevés bien avant qu’il n’accède au pouvoir, en juillet 2019. Son dilettantisme et son arrogance ont longtemps été masqués par sa tignasse savamment rebelle, son anticonformisme d’enfant gâté, son réel talent d’amuseur et son cynisme sans limites. » | Éditorial | vendredi 8 juillet 2022
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