LE MONDE – ÉDITORIAL: Le parti conservateur a subi un sérieux revers lors des élections locales britanniques du 5 mai. Le premier ministre paye là le mécontentent lié à la sortie du Royaume-Uni de l’UE. La situation pourrait devenir très tendue en Irlande du Nord si les résultats définitifs confirment une victoire du Sinn Fein.
Ni la popularité du premier ministre Boris Johnson ni celle du Brexit n’étaient au centre des élections locales britanniques qui ont eu lieu jeudi 5 mai. Mais, six ans après le référendum qui a décidé du divorce avec l’Union européenne (UE), leurs résultats reflètent à la fois un certain désamour des Britanniques à l’égard de leur bouillant dirigeant et le mécontentement lié aux conséquences économiques néfastes de la sortie de l’UE. Le Parti conservateur de M. Johnson a perdu des centaines de sièges dans les assemblées locales, un certain nombre de ses électeurs ayant préféré les travaillistes ou les libéraux-démocrates.
A Londres, dont M. Johnson fut un maire populaire, plusieurs « boroughs » lui ont tourné le dos tandis que, dans le sud de l’Angleterre, les lib-dem, pro-européens, ont séduit d’anciens électeurs conservateurs. Les déboires des tories sont moins nets dans les régions ouvrières du nord de l’Angleterre converties au Brexit par M. Johnson, qui ne retournent que très partiellement au Labour. » | Éditorial | samedi 7 mai 2022