Le territoire de Ioulia T., dans le centre commercial Mozaïka du sud-est de Moscou, est modeste : un petit stand qui vend des accessoires pour smartphones. Mardi 8 mars, les clients ne se bousculent pas et la jeune femme, propriétaire de l’échoppe, s’inquiète. L’effet des sanctions et celui de l’effondrement du rouble se conjuguent : les produits de fabrication occidentale, notamment de la marque Apple, sont déjà plus difficiles à trouver ; ceux venant de Chine ont vu leurs prix s’envoler d’au moins 30 %. « Les prix vont continuer à monter et les gens auront de moins en moins d’argent », prédit-elle.
Quelques jours plus tôt, le 3 mars, quand une foule immense s’est massée dans le centre commercial, la jeune femme s’est réfugiée derrière son comptoir. « La queue s’étendait sur deux étages du mall, dans un climat de tension tel que la police a dû intervenir », se souvient-elle. L’objet de cette agitation : la possibilité de faire un dernier achat chez Ikea, peu après l’annonce par l’enseigne d’une fermeture de ses magasins. » | Par Benoît Vitkine (Moscou, correspondant) | jeudi 10 mars 2022
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