LE FIGARO : ANALYSE - La perte d’un siège dans le Nord-Shropshire tombe mal, alors que le premier ministre britannique enchaîne les faux pas.
Le siège était imperdable et ils l’ont perdu. Depuis la nuit des temps démocratiques, deux siècles tout au moins, la circonscription du Nord-Shropshire était détenue par les conservateurs. Ils viennent d’y essuyer une cuisante défaite. Les électeurs leur ont fait payer les scandales touchant le parti et Boris Johnson. Alors que tout le pays était tourné vers cette élection partielle, véritable test pour le premier ministre, cette claque électorale le fragilise encore un peu plus.
Dans cette circonscription rurale du centre de l’Angleterre, ce sont donc les libéraux-démocrates qui leur ont soufflé la place. La candidate du petit parti pro-européen, Helen Morgan, l’a emporté avec 47% des suffrages. Pour elle, les électeurs ont «clairement signifié à Boris Johnson que la fête est finie». Aux dernières législatives de 2019, les conservateurs avaient obtenu 62,7% des suffrages…
Face à ce cruel verdict, le premier ministre a adopté vendredi une posture modeste. «Je comprends parfaitement les frustrations des gens, a-t-il déclaré, j’entends ce que disent les électeurs du North Shropshire et, en toute humilité, je dois accepter ce verdict. Bien sûr, je prends mes responsabilités personnelles.» Pour le Daily Telegraph, le quotidien conservateur qui fut longtemps celui de «BoJo», cette défaite «choc» est une «humiliation». Le Daily Mail estime que Johnson vit un «cauchemar avant Noël» et que la défaite révèle le «niveau élevé de fureur publique contre le premier ministre». Dans le Times, le politologue vedette John Curtice parle d’un «tremblement de terre politique de 8,5 sur une échelle de 10». » | Par Arnaud De La Grange | vendredi 17 décembre 2021
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