LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - Suite à l’envolée du prix du gaz et la pénurie de carburant, le premier ministre va devoir s’expliquer au congrès annuel du Parti conservateur.
Le grand large, on le sait, recèle souvent moins de dangers que le cabotage en vue des côtes. Boris Johnson en fait en ce début d’automne la singulière expérience. À Washington, il a eu son moment de gloire en compagnie de Joe Biden, pour célébrer le joli coup en Asie-Pacifique. Le retour en terre britannique a été plus rude. Les foyers de crise se multiplient et le gouvernement semble ne plus savoir où donner de la tête. La presse conservatrice l’accuse même de «l’avoir enterrée dans le sable», incapable de s’attaquer aux problèmes par incompétence. Et le premier ministre pourrait se trouver confronté à ce qu’on appelle ici un grand «hiver de mécontentement».
Comme toile de fond de la conférence annuelle du Parti conservateur qui se tient jusqu’à mercredi à Manchester, Boris Johnson aurait pu rêver mieux. Le Covid ayant dématérialisé le raout de l’an dernier, c’est pourtant la première fois que les tories se retrouvent depuis leur rezzou électoral de décembre 2019, qui a offert au vénérable parti sa plus solide majorité depuis trois décennies. «BoJo» voulait se servir de ce congrès pour tourner la page de dix-huit mois de pandémie et relancer son mandat. Mais le message est obscurci par les files de voitures devant des stations-service à sec. » | Par Arnaud De La Grange | dimanche 3 octobre 2021