LE POINT : LE MONDE D’AVANT. Le 6 août 1945, Paul Tibbets largue la première bombe atomique sur une ville. Les 80 000 morts ne l'empêcheront jamais de dormir.
Les Américains en ont marre de cette guerre à l’autre bout du monde qui s'éternise. Malgré des bombardements incessants ayant tué des centaines de milliers de Japonais, l’empereur du Japon Hiro Hito refuse de capituler. Les Américains prennent alors la lourde décision de larguer une bombe atomique sur Hiroshima, puis une seconde, trois jours plus tard, sur Nagasaki. Au total, pas moins de 200 000 personnes seront tuées, dont des femmes, enfants, vieillards et même quelques prisonniers américains. Cette fois-ci, le Japon capitule.
Le 5 août 1945, le colonel Paul Tibbets, âgé de 30 ans, est désigné pour commander et piloter le Superfortress qui larguera la bombe. Il s’empresse de le baptiser du nom de sa mère Enola Gay. Curieux hommage. Tibbets est préféré au pilote habituel du Boeing B-29, car il a veillé sur la conception du bombardier et a conduit toutes les missions d’entraînement. Le lendemain, 6 août, il convoque un peu après minuit les équipages des sept avions impliqués. Il y a donc celui d’Enola Gay (12 membres en tout), ceux des deux B-29 qui l’accompagneront pour effectuer des relevés scientifiques et pour prendre des images du bombardement, trois autres qui les précèderont de trois quarts d’heure pour effectuer un relevé météo au-dessus d’Hiroshima, mais aussi des deux villes de Nagasaki et de Kokura pouvant servir de cibles de substitution en cas de besoin. Enfin, le 7e équipage est celui d’un B-29 susceptible de remplacer un appareil tombant en panne à la dernière minute. » | Par Frédéric Lewino | vendredi 6 août 2021
6 août 1945 : et si Hiroshima n'avait servi à rien ? »
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