LE MONDE: Le 23 avril, à peine l’attaque contre une fonctionnaire de police de Rambouillet commise, Marine Le Pen, suivie par plusieurs responsables de la droite, a fait un lien entre cet acte terroriste et la politique migratoire française. Instrumentaliser cette question à des fins électorales est un jeu dangereux.
Editorial du « Monde ». Le meurtre d’une fonctionnaire de police, âgée de 49 ans, mère de deux enfants, vendredi 23 avril, dans le sas d’entrée du commissariat de Rambouillet (Yvelines), a soulevé une légitime indignation dans le pays. L’acte, de nature terroriste, est le fait d’un ressortissant tunisien âgé de 36 ans, inconnu des services de police, dont les premiers éléments de l’enquête commencent à reconstituer une dérive récente vers une radicalisation islamiste.
Il souligne la vulnérabilité de la France face aux attaques commises par des individus isolés mais radicalisés qui, brusquement, sèment la terreur dans une démocratie soumise à rude épreuve depuis 2015. Après l’attentat contre Charlie Hebdo et les tueries du Stade France et du Bataclan, qui ont endeuillé le quinquennat de François Hollande, la décapitation de Samuel Paty, un enseignant qui défendait auprès de ses élèves la liberté de pensée, a marqué celui d’Emmanuel Macron. Au cours des quatre dernières années, 14 attentats, perpétrés au nom de l’islamisme radical, ont provoqué la mort de 25 personnes sur le sol français, et 36 autres ont été déjoués, selon le décompte du gouvernement. » | Éditorial, Le Monde | lundi 26 avril 2021