«La vérité est de notre côté»: c'est un cri du cœur qu'a lancé Dmitri Kissilev, le présentateur vedette de la chaîne Rossia 24, dimanche dernier, au plus fort de la crise ukrainienne. La sentence de l'homme qui passe pour l'un des chefs d'orchestre de l'appareil de propagande pro-russe, était formulée juste après la diffusion d'un sondage constatant la forte hausse de la cote de popularité de Vladimir Poutine et celui d'un commentaire hostile au pouvoir «sauvage» installé à Kiev, avec «l'aide des Américains». Quelques jours plus tôt, cette chaîne d'information continue s'était illustrée en interrompant brutalement, en direct, un député de Crimée expliquant que les tensions dans la péninsule étaient provoquées par les autorités locales.
Cette vision unilatérale du conflit russo-ukrainien est la seule accessible à l'immense majorité de la population, quotidiennement abreuvée par les chaînes de télévision publiques. Le quotidien gouvernemental Rossiskaya Gazeta n'est pas en reste. Celui-ci a accusé des activistes pro-Maïdan d'avoir piraté son site, inaccessible vendredi matin. Dans ces médias qui relayent les mots d'ordre du Kremlin, les troupes russes présentes en Crimée sont transformées en «groupes locaux d'autodéfense». » | Par Pierre Avril | vendredi 07 mars 2014