LE POINT: La minorité musulmane birmane est la cible depuis la semaine dernière de véritables pogroms instigués par des moines extrémistes. Décryptage.
La voie vers la démocratie est un long chemin semé d'embûches. Les musulmans de Birmanie en font l'amère expérience depuis deux ans. Quartiers éventrés, mosquées parties en fumée, et corps calcinés gisant à même le sol..., cette minorité, qui représente 4 % des 55 millions de Birmans, est de nouveau victime de véritables pogroms perpétrés par la population bouddhiste. Quarante personnes ont été tuées la semaine dernière et plus de 12 000 déplacées dans la ville de Meiktila dans le centre du pays, forçant l'armée à instaurer l'état d'urgence. Les violences ont depuis gagné d'autres villages et se rapprochent désormais dangereusement de l'ancienne capitale, Rangoun.
À l'origine, une simple querelle entre un vendeur musulman et des clients bouddhistes, qui a dégénéré en affrontements. Pendant trois jours, des groupes d'émeutiers ont détruit tout ce qu'il y avait de musulman sur leur passage, transformant la ville de Meiktila en véritable coupe-gorge. "Ces groupes de civils bouddhistes ont été fanatisés par une minorité de moines extrémistes", explique au Point.fr Maël Raynaud, analyste indépendant spécialiste de la Birmanie. "Ces religieux tirent parti du profond racisme existant au sein de la société birmane." » | Par Armin Arefi | vendredi 29 mars 2013