JOL PRESS: Le 22 avril, à Kélibia, en Tunisie, des Salafistes ont envahi un centre culturel où le penseur Youssef Seddik devait animer une conférence, l’empêchant ainsi de présenter l’idée selon laquelle il est « légitime pour tout musulman de relire et d'interpréter le Coran d’un point de vue personnel ». Un incident qui renvoie à l'inquiétante montée des mouvances fondamentalistes dans le pays.
En Tunisie, s'attaquer aux extrémistes s’avère dangereux et risqué : peu osent se frotter aux islamistes radicaux, même sous l’uniforme des forces de l’ordre. Ce 23 avril, malgré les nombreux appels au secours lancés par les membres de l’AACK, la police a choisi de ne pas intervenir. Les quelque représentants de l’autorité sur les lieux, ont observé la scène à distance, laissant le champ libre aux Salafistes de profaner le drapeau national. Pendant une semaine, dans les mosquées et sur les réseaux sociaux, les religieux Salafistes ont multiplié les incitations à la haine. Des appels lancés sous le nez des autorités publiques.
Vers un retour à « l’Islam des origines »
La présence de Salafistes en Tunisie ne date pas d’hier. La mouvance fondamentaliste s’est installée progressivement dans le paysage tunisien depuis les années 1970. Toutefois, ces partisans d’un retour à « l’Islam des origines », fondé sur le Coran et la Sunna, évoluaient dans l’ombre. Ils ont en revanche su profiter de la chute du régime de Ben Ali, qui contrôlait les lieux de culte, pour rallier 400 mosquées à la cause salafiste, sur les 5 000 que compte le pays. Depuis, ils cherchent à imposer la loi islamique, sur l'ensemble du territoire. » | Par Anaïs Leleux | mercredi 25 avril 2012