LE FIGARO: De violentes émeutes ont éclaté dans l'ouest du pays après l'immolation d'un jeune vendeur à la sauvette.
S'immoler par le feu. Plus d'un an après le geste de désespoir de Mohammed Bouazizi, le jeune Tunisien de Sidi Bouzid, ce mode de contestation continue à se propager au Maghreb en général et en Algérie en particulier. Les immolés protestent sur fond d'émeutes contre le chômage, l'injustice ou comme on dit en dialecte algérien la hogra, le mépris.
Le 18 janvier, quatre jeunes chômeurs diplômés marocains se sont aspergés d'essence lors d'un rassemblement à Rabat. L'un d'eux a succombé à ses blessures.
Quelques jours plus tard, environ 70 demandeurs d'emploi menaçaient de commettre un «suicide collectif» s'ils n'étaient pas embauchés par la société d'État de phosphate OCP. Ils ont tenté de s'introduire dans une carrière de phosphate avec des explosifs, à proximité de la ville de Benguerir, dans le sud du pays où les forces de sécurité sont parvenues à les neutraliser.
En Algérie, c'est un incident avec un policier qui a poussé à bout Hichem Gassem, un vendeur à la sauvette de Tiaret, dans l'Ouest algérien. Le 26 janvier, un agent aurait renversé l'étal du marchand de lunettes d'un coup de pied. Selon le site d'information DNA, un policier présent sur les lieux lui aurait lancé: «Brûle-toi si t'es un homme». La victime s'est exécutée. » | Par Thierry Oberlé | jeudi 02 février 2012