LE FIGARO: Poussé par les conservateurs eurosceptiques, le gouvernement souhaite rapatrier certains pouvoirs dévolus à Bruxelles.
La crise de l'euro donne une occasion en or aux eurosceptiques pour remettre en cause les liens entre la Grande-Bretagne et l'Europe. L'offensive de députés conservateurs depuis quelques semaines trouve un écho jusqu'au gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, plaide lui-même pour un assouplissement des relations avec Bruxelles. «C'est vrai de l'euro, cela pourrait être vrai dans de nombreux domaines à l'avenir. En fait, nous tenir à l'écart nous permettrait d'aller de l'avant», a-t-il déclaré dans une interview au Times samedi.
Plus prudent, le premier ministre, David Cameron, n'est pas totalement en désaccord avec cette idée. «Le Royaume-Uni pourrait bénéficier d'un rapatriement de certains pouvoirs de Bruxelles», a-t-il admis la semaine dernière à la Chambre des communes, citant en exemple le droit du travail ou la finance. Il souhaite également s'affranchir de la tutelle de la Cour européenne des droits de l'homme. Après les émeutes du mois d'août, il a accusé l'institution de «couvrir» les délinquants en leur offrant un recours contre les sanctions des tribunaux. Les Britanniques ont aussi eu du mal à accepter plusieurs décisions de la cour de Luxembourg sur le droit de vote des détenus ou le temps de travail des médecins par exemple. » | De correspondent du Figaro à Londres, Florentin Collomp | Dimanche 11 Septembre 2011