LE TEMPS: Après les révélations de WikiLeaks, les Etats-Unis vont devoir offrir des garanties de confidentialité à leurs interlocuteurs à travers le monde pour regagner la confiance
Y a-t-il une vie pour les diplomates après les mégarévélations de WikiLeaks? Alors que le site continue de déballer, au goutte à goutte, les 251 287 câbles diplomatiques plus ou moins secrets originaires des ambassades américaines, voilà la diplomatie mondiale convertie en un immense territoire de ragots. Aux quatre coins du monde, les premières réactions sont plutôt à tenter de minimiser l’importance de ces fuites, parfois à en rire (le rire jaune de Silvio Berlusconi qualifié de «macho») ou à les mettre, comme en Iran, sur le compte d’une vaste «machination» américaine. Mais à Washington même, ce déballage intime n’a pas fini de laisser des traces.
«Un rêve pour les historiens, un cauchemar pour les diplomates», résumait le Britannique Timothy Garton Ash, qui fait partie des heureux historiens voyant défiler aujourd’hui devant leurs yeux des wagons entiers de matériel brut dont ils ne pouvaient jusqu’ici que rêver. >>> Luis Lema | Mardi 30 Novembre 2010