LE TEMPS: En pleine affaire Woerth-Bettencourt, alors que 64% des Français jugent les dirigeants politiques plutôt corrompus, des Annéciens et des Annéciennes disent leur ras-le-bol des mœurs politiques. Indignation, écœurement, exaspération
Le contraste est saisissant. Sur le présentoir à journaux de ce petit tabac de la vieille ville d’Annecy, sous les arcades fraîches et ombragées, l’affaire Woerth-Bettencourt occupe la une de tous les grands quotidiens nationaux du mercredi 7 juillet. Juste à côté, au sommet d’une pile de journaux, François et Edouard, deux frères qui ont fréquenté le Lycée Saint-Michel d’Annecy, affichent leur fierté, tout sourire. Ils ont été reçus au bac avec une note supérieure à 20. Cela leur vaut la première page du Dauphiné Libéré, le quotidien régional.
545 kilomètres séparent Paris d’Annecy. Dans les troquets de la Venise des Alpes, écrasée de soleil, les vacances d’été ont commencé. Les touristes affluent pour visiter cette ville de carte postale. Les commerçants, les restaurateurs, les employés des compagnies de navigation ou les loueurs de pédalos des bords du lac déploient des trésors d’énergie pour attirer les clients. Les affaires dans lesquelles le ministre du Travail, Eric Woerth, la milliardaire Liliane Bettencourt, les secrétaires d’Etat démissionnaires, Alain Joyandet et Christian Blanc, sont empêtrés, semblent bien loin. >>> Catherine Dubouloz | Vendredi 09 Juillet 2010