Sunday, April 04, 2010

Tourmente pascale au Vatican

leJDD.fr: Alors que deux milliards de catholiques fêtent Pâques, le Saint-Siège est la cible d’une nouvelle controverse.

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A l'heure de prononcer sa bénédiction à la ville et au monde, Benoît XVI est confronté à de nombreuses polémiques. Photo : leJDD.fr

On est loin de "la joie triomphante et la résurrection" en ce dimanche pascal. Après les scandales de pédophilie, l’Eglise catholique se retrouve au coeur d’une nouvelle polémique: le prédicateur du Vatican a risqué un parallèle douteux entre les critiques à l’encontre du pape et les persécutions dont le peuple juif a été victime, vendredi soir, en présence de Benoît XVI, suscitant un véritable tollé.

Marvin Hier, rabbin et fondateur du Centre Simon Wiesenthal a exigé les "excuses" du pape pour ces "remarques blessantes", "honteuses, hors de propos" et cette "déformation totale de l’Histoire", s’indignant de la comparaison entre des siècles d’antisémitisme qui ont mené à "la mort des dizaines de millions de personnes innocentes avec des criminels qui renient leur foi et leur vocation en agressant sexuellement des enfants". "Cela fait mal au coeur de voir un responsable de haut rang du Vatican faire des remarques aussi dures, qui sont une insulte aussi bien pour les victimes d’agressions sexuelles que pour les juifs", a renchéri David Clohessy, qui dirige SNAP, groupe de défense des victimes de prêtres pédophiles.

Vendredi soir, pendant la liturgie de la passion du Christ, le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la maison pontificale, a lu une lettre de "solidarité" que lui aurait adressée un "ami juif": "Je suis avec dégoût l’attaque violente et concentrique contre l’Eglise et le pape. L’utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et de la faute personnelle à la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l’antisémitisme." Pour le rabbin Gary Greenebaum, chargé des relations interreligieuses au sein de l’American Jewish Comittee, s’il est "compréhensible que l’Eglise se sente sous pression", les responsables catholiques "doivent veiller à ne pas pratiquer l’hyperbole". La présidente du Conseil central des juifs d’Allemagne, Charlotte Knobloch, s’était déjà insurgée contre un sermon de l’évêque de Ratisbonne, Gerhard Ludwig Müller, qui avait comparé les critiques de la presse à des méthodes nazies. Le rabbin de Rome: "Un propos complètement déplacé" >>> Christel de Taddeo - Le Journal du Dimanche | Dimanche 04 Avril 2010