L’EXPRESS.fr: L'ancien patron de l'AIEA, lauréat du prix Nobel de la Paix, part en guerre contre le régime de Hosni Moubarak. Au nom de la démocratie.
On pourrait en faire un film, l'histoire d'une métamorphose d'un grand commis de l'Etat en opposant farouche. Celle d'un homme dont la prudence était, pour ses détracteurs, synonyme de faiblesse, transfiguré en "sauveur de la nation". Le scénario, en cours d'écriture, s'annonce plein de rebondissements. Le "happy end" n'est pas garanti. Mais quatre mois après avoir quitté la direction de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El-Baradei vient de décrocher, à 67 ans, le rôle de sa vie. Peut-être le plus difficile.
Après avoir croisé le fer avec l'administration de George W. Bush au sujet des armes de destruction massives introuvables en Irak, ce diplomate de carrière s'est lancé dans un nouveau combat: instaurer "la démocratie et la justice sociale" en Egypte. Fort de son prestige international - qui lui vaut du respect dans son pays, à défaut d'une vraie popularité - Mohamed El-Baradei entend peser de tout son poids en faveur des réformes politiques. Sans trop savoir, semble-t-il, jusqu'où cette quête va le mener. Peut-être à la présidentielle de 2011, où il n'exclut pas d'être candidat si la constitution est modifiée. Celle-ci interdit de facto à des personnalités indépendantes de se présenter, sans l'aval du parti au pouvoir. >>> Par Tangi Salaün | Jeudi 25 Mars 2010