PARIS MATCH: A trois jours des manifestations de l'opposition, le régime iranien organise sa contre-manifestation et des milliers de personnes répondent à son appel dans les rues de Téhéran. La pression se fait de plus en plus forte sur les opposants. Chronique de la vie ordinaire à Téhéran par Violet-B, une jeune Iranienne.
Mercredi 30 décembre, je reçois un appel vers 5 heures du matin : « Aujourd’hui, entre 7 et 8 heures, aura lieu une cérémonie pour le neveu de Mir Hossein Moussavi [tué lors d’une manifestation trois jours plus tôt]. Si tu y vas, reste prudente. »
Quand j’arrive au cimetière Behesht Zahra, le plus grand d’Iran avec ses 400 hectares, il est truffé d’agents de sécurité. J’aperçois Moussavi, entouré de parents et d’amis, mais aussi de bassidjis qui photographient tous les gens présents. Tandis que je me voile le visage, un officier de police me glisse : « Si vous n’êtes pas de la famille, il vaut mieux que vous partiez. » Je demande pourquoi. Un homme en chemise noire et complet gris me répond que « la curiosité est un très vilain défaut »... Je m’en vais, troublée par ces étranges funérailles. >>> Violet-B Parsi, Paris Match | Jeudi 07 Janvier 2010