LE FIGARO: Une petite partie d'entre eux estiment que les lieux de culte musulmans doivent se faire discrets «pour éviter de réveiller les peurs».
«Le minaret n'est pas une obligation coranique. C'est une architecture traditionnelle pour appeler à la prière dans les pays musulmans. Il n'est absolument pas nécessaire en France. Il est même déplacé», affirme l'imam de Bordeaux, Tareq Oubrou. Lui a sciemment écarté cette tour du projet de grande mosquée de sa ville. «Dans le climat actuel, le minaret est perçu comme un défi. Pour éviter de réveiller les peurs et les intégrismes, je milite pour une présence discrète de l'islam.»
Au sein de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), Tareq Oubrou fait cependant figure d'exception. À Poitiers, le représentant de ce courant proche des Frères musulmans a insisté pour qu'un minaret surplombe la future grande mosquée. Au risque de réveiller les passions dans une ville symbolique. «C'est un ornement. Nous n'appellerons pas à la prière», se défend El Hadj Amor. «Mais il est important de signaler les lieux de culte musulman.» >>> Cécilia Gabizon | Lundi 30 Novembre 2009