Thursday, November 12, 2009

Sarkozy et Nétanyahou mesurent leur désaccord

Nicolas Sarkozy et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, mercredi sur le perron de l'Élysée. Crédits photo : Le Figaro

LE FIGARO: Le premier ministre israélien a été reçu, mercredi, à l'Élysée, alors que les relations bilatérales connaissent des crispations.

Blocage total du processus de paix, crise politique palestinienne, coup de froid franco-israélien : c'est peu dire que l'étape parisienne de Benyamin Nétanyahou se déroulait mercredi sous des auspices défavorables. Le ­premier ministre israélien a été reçu pendant une heure quarante à l'Élysée par Nicolas Sarkozy, alors que les deux pays traversent une pé­riode de tension, la France reconnaissant un «vrai différend politique», selon l'expression lâchée mardi par Bernard Kouchner. «Les entretiens ont permis d'aller au fond des choses, de façon dense, directe, détaillée, dans un climat de confiance, ce qui n'exclut pas des désaccords» , résumait-on mercredi soir dans l'entourage du chef de l'État.

Le «vrai différend» mis sur la table mercredi par Nicolas Sarkozy et Benyamin Nétanyahou s'explique aussi par les conséquences du rapport Goldstone, mettant en cause l'État hébreu pour crime de guerre. Israël a mal pris la position française, illustrée notamment par une lettre signée de Nicolas Sarkozy et de Gordon Brown, pour demander une enquête indépendante sur le conflit à Gaza. À la fin du mois dernier, cette crispation a notamment conduit Bernard Kouchner à reporter la visite qu'il devait effectuer en Israël et dans les territoires palestiniens. L'étape névralgique de ­cette tournée était à Gaza, où la France s'est engagée à reconstruire un hôpital, détruit par l'intervention militaire israélienne, fin 2008. Le ministre des Affaires étrangères avait finalement effectué un déplacement limité au Liban. Le voyage pourrait finalement avoir lieu «dans les prochains jours», a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay.

La pierre d'achoppement la plus saillante reste néanmoins la colonisation, que le premier ministre israélien propose non pas de stopper complètement, mais de limiter. Une offre saluée de façon inopinée la semaine dernière par la secrétaire d'État Hillary Clinton, véritable revirement de la diplomatie américaine, qui exigeait depuis des mois l'arrêt des implantations juives. Dans la foulée, Nétanyahou recevait, lundi à la Maison-Blanche, un accueil à huis clos et manifestement plutôt frais. Incompréhension à Paris >>> Alain Barluet | Jeudi 12 Novembre 2009