LE FIGARO: L'annonce d'un projet de construction à Jérusalem et un rapport sur les implantations en Cisjordanie compliquent la tâche du premier ministre israélien face aux dirigeants occidentaux qui le pressent de geler la colonisation.
Mardi à Londres puis jeudi à Berlin, Benyamin Nétanyahou va être contraint, comme en juin à Paris, de justifier son refus de geler totalement la construction de logements dans les colonies de Cisjordanie et dans la partie arabe de Jérusalem. Il a également un rendez-vous consacré à ce même dossier mercredi dans la capitale britannique avec George Mitchell, l'émissaire spécial de Barack Obama. Cet entretien présenté comme «crucial» s'annonce plutôt mal. Selon les médias israéliens, aucun «arrangement» avec les États-Unis n'est possible pour le moment.
Ce pessimisme ambiant a été alimenté dimanche par l'annonce d'un projet de construction de 104 logements supplémentaires, d'une synagogue, de jardins d'enfants et d'un bâtiment abritant un bain rituel destinés à des Israéliens en plein cœur du quartier palestinien de Ras el-Amoud à Jérusalem. Cette opération menée par Elad, une organisation nationaliste qui s'est fixé comme objectif de «judaïser» la partie arabe de la ville, est en train d'être examinée par la municipalité.
De son côté, La Paix Maintenant, mouvement opposé à la colonisation, a publié un rapport assorti de photos aériennes prises à plusieurs mois d'intervalles. Il tend à montrer que durant le premier semestre de l'année, 596 bâtiments ont été construits dans les implantations de Cisjordanie, y compris dans une centaine de colonies sauvages qu'Israël s'est engagé à démanteler sans pour autant passer aux actes. Bref, le gel des appels d'offres publics pour la construction de logements en Cisjordanie, appliqué par le gouvernement depuis quelques mois, a certes freiné la colonisation, mais ne l'a pas arrêtée. >>> Marc Henry, à Jérsalem | Lundi 24 Août 2009