leJDD.fr: Avigdor Lieberman débarque en Europe. Le sulfureux ministre israélien des Affaires étrangères, leader de l'extrême droite dans son pays, visitera Rome, Paris, Prague et Berlin pour conjurer l'isolement d'Israël. A priori, il inspire surtout la méfiance. Dans la capitale française, s'il sera reçu à l'Elysée, ce ne sera pas par Nicolas Sarkozy, mais par son bras droit, Claude Guéant.
Le voir ou pas? Mardi prochain, Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères, sera reçu à l'Elysée... mais a priori par Claude Guéant, le secrétaire général, quand il avait demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy! Le président français "passera une tête" dans le bureau, peut-être, dit-on à Paris, mais prendra sa décision au dernier moment, en fonction du comportement et des déclarations de Lieberman... "On aura une idée de l'état d'esprit de Lieberman avant son arrivée, puisqu'il passera d'abord par l'Italie, dit-on à l'Elysée. On avisera à ce moment-là."
La prudence témoigne de la méfiance qu'inspire Lieberman, ce populiste devenu chef de la diplomatie israélienne dans la coalition de Benjamin Netanyahou. Chef d'un parti ultranationaliste, Lieberman prône des rectifications de frontières qui placeraient en dehors d'Israël des zones habitées par la minorité arabe. Mais ce sont aussi les premières positions de tout le gouvernement israélien qui inquiètent un pouvoir français pourtant très attaché à l'Etat hébreu: le refus de Benyamin Netanyahou de souscrire aux principes de deux Etats - Israël et la Palestine - comme objectif d'un processus de paix a profondément irrité en Europe. >>> Par Claude ASKOLOVITCH (avec Christian BRUNEL en Israël), Le Journal du Dimanche | Dimanche 03 Mai 2009