LE FIGARO: Islamabad a repris l'initiative militaire en traquant les insurgés islamistes installés dans la vallée de Buner, à une centaine de kilomètres de la capitale.
La reprise des hostilités était inéluctable. Pressé par la communauté internationale, les Américains en tête, de déloger les talibans du district de Buner où ils étaient entrés la semaine dernière, le gouvernement d'Islamabad a fait donner l'assaut mardi soir.
Dans une semaine, le président pakistanais, Asif Ali Zardari, rencontrera à Washington Barack Obama et son homologue afghan, Hamid Karzaï. Il ne pouvait pas arriver les mains vides à ce mini-sommet «Af-Pak», qui doit durer deux jours. Zardari sait qu'il lui sera notamment demandé des comptes sur la manière dont le Pakistan entend utiliser l'aide promise par les États-Unis, actuellement en débat au Congrès américain. Outre les 7,5 milliards de dollars sur cinq ans prévus, le Congrès délibère sur une aide d'urgence comprise entre 200 et 400 millions de dollars.
Mercredi, le porte-parole de l'armée pakistanaise, le général Athar Abbas, a annoncé une première victoire. «Des troupes héliportées sont parvenues à sécuriser Daggar, le chef-lieu du district de Buner, et ses environs», a-t-il déclaré. Cinquante rebelles auraient été tués. «Nous avons vu un hélicoptère larguer des soldats sur les collines, tôt le matin. Il a effectué six ou sept rotations», a confirmé un commerçant du marché central à Daggar. Depuis mardi, des avions de chasse et des hélicoptères de combat couvrent l'avancée des troupes au sol. Mais, a expliqué le général Abbas, «nous sommes ralentis par le fait que les insurgés retiennent une partie de la population en otage. Nous faisons de notre mieux pour qu'il y ait le moins de pertes humaines possible et le minimum de civils forcés de fuir». >>> Marie-France Calle, correspondanteà New Delhi | Jeudi 30 Avril 2009