LE FIGARO: La main tendue par Barack Obama suscite un débat entre durs et modérés à l'approche de la présidentielle de juin.
Ses premiers pas sont suivis à la loupe. Certains, à Téhéran, ont même trouvé une explication à son nom. «En persan, O-ba-ma signifie Lui (qui est) avec nous», sourit Ahmad, un jeune chauffeur de taxi. Mais si la main tendue à l'Iran par le nouveau président américain anime les conversations, elle est loin de faire consensus au sein de la classe politique iranienne. «À Téhéran, comme à Washington, personne ne semble vouloir se précipiter. Il y a différents points de vue qui circulent. Les dirigeants iraniens avancent à tâtons», constate le politologue iranien Ahmad Bakhshayesh.
Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis trente ans. D'un côté comme de l'autre, les plaies du passé restent vives. À Washington, personne ne veut oublier le traumatisme de la prise d'otage, en 1979, à l'ambassade américaine. À Téhéran, le souvenir du coup d'État américano-britannique contre l'ancien premier ministre Mohammad Mossadegh, en 1953, alimente le doute sur les «réelles intentions» des États-Unis.
À l'approche de la présidentielle du 12 juin prochain, la question du dialogue avec Washington alimente le débat dans la campagne électorale. Mohammad Khatami, candidat officiellement déclaré, n'hésite pas à épingler son rival, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, en lui reprochant sa politique belliqueuse envers l'Occident. Les durs, eux, accusent, à l'inverse, l'entourage de l'ex-président réformateur de vouloir «vendre son âme» à l'Amérique. Un journal de droite est même allé jusqu'à promettre à Khatami «un destin à la Benazir Bhutto», en référence à l'ex-premier ministre pakistanaise, soutenue par les États-Unis et assassinée en 2007. >>> Delphine Minoui | Vendredi 06 2009
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