LE MONDE : Arrêtés après avoir participé aux manifestations sans précédent qui secouent le pays, depuis près de trois mois, Samin, 35 ans, et Araz, étudiant, ont raconté au « Monde » leurs conditions de détention.
Il était 6 heures du matin, en cette fin du mois de septembre, lorsque des coups sourds ont retenti à la porte de l’appartement familial de Samin – un pseudonyme pour protéger l’intéressée –, à Téhéran. Sur le seuil, cinq femmes et six hommes. L’un met son pied dans l’embrasure de la porte, tandis que l’agent qui se comporte en chef du groupe explique qu’ils travaillent tous pour le ministère du renseignement.
Samin, 35 ans, s’attendait à être interpellée après avoir participé à plusieurs manifestations. Depuis le 16 septembre, et la mort de Mahsa Amini, battue par la police pour un voile jugé « mal porté », l’Iran est secoué par un soulèvement sans précédent. Au moins 448 civils ont été tués et 18 000 ont été arrêtés. Samin passera presque deux mois en prison. Elle est relâchée après avoir eu recours à une grève de la faim de vingt-sept jours pour obliger les autorités à la libérer sous caution jusqu’à son procès. » | Par Ghazal Golshiri | Samedi 3 décembre 2022
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