Giorgia Meloni a un débit de mitraillette. Une rafale contre la gauche, une autre contre la justice. Puis les impôts et les médias prennent à leur tour une bordée. La présidente de Fratelli d’Italia (« Frères d’Italie ») traverse la tribune, tonique, vêtue d’une veste turquoise, son micro en main et les mots comme des balles.
Le public de Turin se régale, en cette soirée du 13 septembre. Les effets de manches et les moues de bateleuse de la candidate aux élections législatives italiennes du 25 septembre contribuent à son succès. La foule rugit de plaisir lorsqu’elle dénonce « l’immigration de masse » et promet d’imposer un « blocus naval » en Méditerranée pour empêcher les bateaux de migrants d’accoster.
La Romaine baisse la voix. Son débit se calme (un peu). « Ils ont besoin de faire de nous des monstres… », dit-elle en soupirant. « Ils » ? Le public comprend. La gauche, les médias, étrangers notamment. « Il y a une fake news qui tourne, poursuit-elle. Nous voudrions abolir le droit à l’avortement ! » Un rire nerveux lui échappe. « Personne ne l’a jamais dit ! », clame-t-elle. » | Par Olivier Faye (Turin (Italie), envoyé spécial) | jeudi 22 septembre 2022
Réservé aux abonnés