LE MONDE – ÉDITORIAL : La reine d’Angleterre avait réussi un exploit : faire oublier l’anachronisme de la monarchie britannique. Le choc de sa disparition sera ressenti partout dans le monde comme un signe supplémentaire de la fin d’une époque.
Aux yeux du monde, certains personnages incarnent non seulement un pays, un peuple, mais aussi toute une époque. De fait, la figure de la reine Elizabeth II, qui s’est éteinte, jeudi 8 septembre, à l’âge de 96 ans, dans son château de Balmoral (Ecosse), reliait imperceptiblement chacun d’entre nous à de vastes pans de l’histoire britannique et universelle, depuis l’après-guerre qui l’avait vue monter sur le trône, jusqu’aux années Covid-19 où son message de résilience a marqué les esprits, depuis la décolonisation jusqu’aux décennies Thatcher, Blair, et au Brexit, en passant par la folie Beatles et la tragédie de Lady D.
Cheffe de l’Etat britannique, largement respectée mais dotée d’un pouvoir symbolique, elle aura rencontré, pendant ses soixante-dix ans de règne, tous les grands du monde, de De Gaulle à Kennedy, de Nehru à Mandela ou Jean Paul II. Une volonté inflexible d’accomplir son devoir » | Éditorial « du Monde » | vendredi 9 septembre 2022
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Queen Elizabeth II has died after 70 years of an extraordinary reign : OBITUARY | The 96-year-old monarch acceded to the throne in 1952 at the age of 25. Revered by the British public, she was an unemotional sovereign who left a lasting imprint on the monarchy. »