Le climat de guerre froide, ressuscité par l’attaque russe de l’Ukraine, a trouvé une nouvelle traduction. Présentée comme un « partenaire » depuis la fin des années 1990, la Russie est redevenue une « menace » pour les trente pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Moscou représente « la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés », a affirmé le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lors du sommet de l’organisation, qui se tenait à Madrid du 28 au 30 juin et au cours duquel les capitales européennes et nord-américaines ont affiché un front uni.
Signe de ce changement de ton, l’OTAN a annoncé lors du sommet un renforcement de son système de défense sur le flanc est de l’Europe. Les forces mises à la disposition de l’Alliance par les pays membres et capables d’être rapidement projetées vont être portées « bien au-dessus » de 300 000 militaires, a annoncé M. Stoltenberg, sans toutefois préciser leur répartition. Ce nouveau plan doit permettre à l’organisation, en cas d’agression de l’un des pays membres, de déployer 100 000 hommes en moins de dix jours, puis 200 000 supplémentaires sous trente jours, contre 40 000 mobilisables en moins de quinze jours actuellement. » | Par Elise Vincent (Madrid, envoyée spéciale) et Cédric Pietralunga (Madrid, envoyé spécial) | vendredi 1 juillet 2022
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