A quelques encablures du quartier des temples et du palais royal, Khao San Road, la Mecque du touriste étranger à Bangkok, avec ses bars, ses guest houses et ses boutiques de souvenirs, a vu apparaître ces dernières semaines un nouveau type de commerce : celui du cannabis, connu sous le terme de ganja en Thaïlande, sous toutes ses formes et variétés, ou presque.
Frame, 31 ans, sa sœur Fen et un troisième frère, qui n’ont pas donné leur nom, ont investi 400 000 baths (12 000 euros) de leurs économies dans un weed truck, camion à herbe baptisé Good Gets (les bons plans), dont l’étal réfrigéré expose une demi-douzaine de variétés de fleurs rangées dans des bocaux. Ils en font pousser chez eux et en achètent à un fournisseur dans leur province natale, à Surat Thani, dans le sud du pays. Moyennant une obole journalière versée à la police, ils occupent depuis le 20 juin cet emplacement un peu à l’écart de la rue principale, celle où les bars rivalisent de puissance sonore pour attirer le chaland : « On n’a pas osé se mettre là-bas, on ne parle pas assez bien anglais », dit l’un des frères. » | Par Brice Pedroletti (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) | lundi 11 juillet 2022
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