La loi du silence qui pèse en Italie sur la pédocriminalité dans le clergé commence à être sérieusement contestée. Alors que la Conférence épiscopale italienne tiendra, du lundi 23 au vendredi 27 mai, une assemblée au cours de laquelle sera discutée sa politique sur le sujet et désigné son nouveau président, un livre accusateur, à paraître le 26 mai, tente d’expliquer pourquoi la Péninsule est l’un des derniers pays occidentaux où l’Eglise catholique s’oppose avec succès à toute tentative d’enquête approfondie sur ce phénomène. « Ce livre a pour but de les obliger à faire cette enquête », déclare au Monde l’une de ses autrices, l’historienne et journaliste Lucetta Scaraffia.
Intitulé Agnus Dei. Gli abusi sessuali del clero in Italia (« Agnus Dei. Les abus sexuels dans le clergé en Italie », Solferino, 224 pages, non traduit), rédigé par Lucetta Scaraffia, Anna Foa et Franca Giansoldati, l’ouvrage a puisé une partie de sa matière première dans les archives amassées par Francesco Zanardi. Agressé dans son enfance par un prêtre, cet homme de 51 ans collecte depuis douze ans les informations éparses trouvées dans la presse. » | Par Jérôme Gautheret (Rome, correspondant) et Cécile Chambraud (Rome, envoyée spéciale) | dimanche 22 mai 2022
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