Des tailles de guêpe corsetées, des hanches exagérées, des jupes amples et bouffantes : le style Dior révolutionne la mode d'après-guerre. Finie l'époque du rationnement, l'inventeur du fameux new-look déroule des mètres de tissu – suscitant au passage la polémique – pour habiller la femme. De 1947 à 1957, "une explosion de féminité" défile sur les podiums. De la mythique "Junon", une robe du soir perlée encore réalisée dans ses ateliers pour des clientes fortunées, à l'emblématique tailleur "Bar", le couturier renouvelle tout en élégance ses silhouettes de saison en saison. Mais à force d'enchaîner à un rythme effréné les collections, celui qui aime se décrire comme "un paysan normand bedonnant" s'épuise. Parti en Italie en août 1957 pour une cure de remise en forme – alors que sa voyante lui a déconseillé ce voyage –, Christian Dior ne reviendra jamais. Deux ans avant sa mort, il avait pris soin d'embaucher le jeune Yves Saint Laurent pour lui succéder.
Révolutionnaire
Après Les dessins d'Yves Saint Laurent, Loïc Prigent dévoile les croquis de Christian Dior, conservés précieusement à Paris dans un lieu tenu secret. De ses esquisses dans les pages mode du Figaro, quand il était fauché, aux ébauches de ses innombrables créations en passant par ses carnets d'idées, ce documentaire éblouissant nous plonge dans l'effervescence des années 1950. Avec les sons de l'époque, les dessins, déjà pleins de mouvement, prennent littéralement vie. Riche d'anecdotes émouvantes d'anciennes couturières, d'intimes de "Monsieur Dior", mais aussi de spécialistes de la mode, le film célèbre le talent d'un révolutionnaire qui a construit un empire en seulement dix ans.
Documentaire de Loïc Prigent (France, 2018, 52mn)
Disponible jusqu'au 17/08/2021