LE POINT: Le Qatar a versé 7 milliards de dollars aux Frères musulmans. En riposte, l'Arabie saoudite en donne 12 à l'armée. Récit d'une lutte discrète mais sans merci.
On comprend désormais davantage pourquoi les États-Unis et l'Union européenne peinent à sanctionner le nouveau gouvernement égyptien après la sanglante répression des manifestants pro-Morsi qui a fait près d'un millier de morts en une semaine. Leur plus grand allié au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite, pèse de tout son poids pour protéger l'armée égyptienne, de retour aux affaires un an après l'accession à la présidence du Frère musulman Mohamed Morsi.
"Les positions de la communauté internationale [sur l'Égypte] ont pris une étrange direction", s'est ainsi étonné lundi le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, qui s'est même montré menaçant : "Nous n'allons pas oublier ces positions hostiles aux nations arabe et islamique si elles sont maintenues", a-t-il ainsi prévenu. Tandis que l'Union européenne discutait au même moment de la possibilité de suspendre l'aide financière de 5 milliards d'euros qu'elle a promise à l'Égypte en 2012, le ministre saoudien a assuré que les pays arabes étaient prêts à compenser toute sanction occidentale. » | Par Armin Arefi | mercredi 21 août 2013