Wednesday, January 09, 2013

Les Länder allemands intègrent l’islam

ZAMAN: Deux ans après la publication du livre de Thilo Sarrazin, « l’Allemagne court à sa perte » dans lequel l’auteur dénonçait l’influence, selon lui croissante, de l’islam dans son pays, les relations semblent se normaliser entre les pouvoirs publics et cette communauté de quatre millions de musulmans. Ainsi, le 14 août 2012, la ville de Hambourg qui, comme Brême et Berlin, a conclu un accord avec les représentants de sa communauté musulmane affirmant que les droits et les devoirs de celle-ci étaient identiques à ceux de tous les citoyens allemands. L'aspect le plus spectaculaire est que certains jours fériés musulmans sont désormais officiellement reconnus. Les salariés pourront ne pas travailler (mais devront prendre un jour de vacances ou récupérer). Les écoliers pourront, eux, être dispensés de cours.

Mais l'accord - qui a nécessité cinq ans de négociations - va bien au-delà. Il s'agit d'abord pour la municipalité d'affirmer que les musulmans ont les mêmes droits que les autres citoyens, protestants ou catholiques (avec qui un accord a été signé en 2005) ou juifs (accord conclu en 2007). Ils ont également les mêmes devoirs, comme le respect de certaines valeurs fondamentales - tolérance religieuse et égalité entre hommes et femmes.

L'accord organise également l'enseignement de l'islam dans les écoles publiques. Le sujet est juridiquement complexe, car la Constitution prévoit que l'enseignement de la religion est délivré « en adéquation avec les principes des communautés religieuses ». La communauté musulmane n'ayant pas un représentant unique, ces principes n’ont pas été énoncés. Du coup, les Länder tentent chacun de trouver des solutions avec les représentants musulmans locaux.

En reconnaissant officiellement trois associations musulmanes – Ditib (Union islamique turque pour la religion), Schura (Conseil des communautés islamiques) et Vitz (l'association des centres culturels islamiques) – ainsi que la communauté alévi (groupe religieux de l’islam ni sunnite ni chiite, se rapprochant du soufisme) comme représentatives de la communauté religieuse et en leur permettant de participer, Hambourg va plus loin que les autres Länder. » | Frédéric Lemaître | mardi 01 janvier 2013