CYBERPRESSE: Après la Tunisie, l'Égypte et la Libye, des protestations sans précédent secouent la Syrie, pays gouverné d'une main de fer depuis 40 ans par le régime baassiste où la moindre velléité démocratique est immédiatement réprimée.
«La Syrie ne peut rester loin du mouvement. Nous vivons dans un nouveau climat», affirme Bourhane Ghalioune, directeur du Centre des études arabes à la Sorbonne à Paris.
«Les gens refusent désormais d'être sous tension, ils s'élèvent contre l'irrespect, la mauvaise gouvernance, le contrôle des services de sécurité», estime-t-il.
«Le régime se trompe s'il pense régler les problèmes par la répression. Les méthodes des services de renseignement ne feront que jeter de l'huile sur le feu», selon M. Ghalioune pour qui le mouvement est irréversible.
Un mouvement de contestation a débuté le 15 mars dans le pays à la suite d'un appel d'une page Facebook, intitulée «la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011», à des manifestations pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence (depuis 1963) ni tribunaux d'exception».
De petites manifestations appelant à des réformes politiques ont été dispersées depuis le 15 mars dans la capitale.
Mais c'est surtout à Deraa, à 100 km au sud de Damas, à partir de vendredi que le mouvement a pris de l'ampleur, après l'arrestation de 15 élèves qui avaient écrit sur des murs des slogans appelant à la chute du régime. » | Agence France-Presse | Damas | Mardi 22 Mars 2011