LE TEMPS: Prudemment plutôt que délibérément, la Chine est en train d’internationaliser son renminbi. Un processus qui pourrait avoir un gros impact sur le commerce, ainsi que sur le système financier mondial. Et même sur la politique internationale
Le marché des emprunts obligataires émis dans la devise chinoise est tellement neuf qu’il doit encore se trouver un nom. A défaut d’autre chose, il est surnommé marché «dimsum», une allusion à la cuisine de Hongkong, où il est basé. En dépit de sa jeunesse, ce marché fait l’objet d’un intérêt grandissant. Le mois dernier, Caterpillar, le fabricant américain d’équipements de chantier, a lancé une émission d’obligations pour 1 milliard de renminbis [145 millions de francs]. C’est la deuxième multinationale à exploiter ce marché, après la chaîne de fast-food McDonald’s en août.
Ces émissions d’obligations sont importantes, car le marché des emprunts obligataires en renminbis par des entreprises étrangères représente bien plus qu’une nouvelle voie pour financer de la dette, c’est un atout majeur dans un plan visant à internationaliser la monnaie chinoise. Le processus sera lent, à pas de bébé bien plus qu’à pas de géant, et il n’est en aucun cas garanti que le renminbi – connu aussi sous le nom de yuan – jouera un rôle décisif au niveau mondial. Mais il pourrait avoir un énorme impact sur le commerce, sur le système financier global et même sur la politique internationale. >>> Robert Cookson et Geoff Dyer | Jeudi 16 Décembre 2010