Friday, November 12, 2010

En Iran, Ali Khamenei tente de redorer son blason

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En octobre, Ali Khamenei a passé une dizaine de jours dans la ville sainte de Qom, afin de mettre en garde les nombreux clercs qui ne lui ont pas pardonné son soutien à la réélection frauduleuse d'Ahmadinejad. Photo : Le Figaro

LE FIGARO: Menacé par la fronde de l'establishment religieux, le «guide» iranien est parti à la reconquête de Qom.

Le guide suprême iranien n'est pas un adepte des voyages. Encore moins des bains de foule. Pourtant, événement sans précédent, l'ayatollah Ali Khamenei est resté, le mois dernier, pendant dix jours d'affilée à Qom. Un choix stratégique: c'est au cœur de la ville sainte, berceau de la révolution islamique de 1979, qu'il fait aujourd'hui face à la fronde la plus redoutable - celle des membres d'une partie de la nomenklatura religieuse qui n'a jamais autant mis en cause son pouvoir.

Les discours qui ont ponctué le déplacement du numéro un du régime iranien se lisent comme autant de mises en garde à leur attention. «L'ennemi a décidé de transformer Qom en quartier général des contre-révolutionnaires», s'est-il insurgé dans une de ses nombreuses interventions retransmises à la télévision d'État, en référence au mouvement de contestation qui sévit en Iran depuis la réélection controversée d'Ahmadinejad, en juin2009.

Quand il succède à l'ayatollah Khomeyni, en 1989, Ali Khamenei n'a ni le charisme ni les compétences a priori requises pour remplacer le «père» de la révolution islamique. L'ex-président de la République islamique n'a pas rédigé le fameux resaleh, ce traité portant sur des questions de jurisprudence lui permettant d'accéder à la dignité d'ayatollah - même si, plus tard, il sera élevé à ce haut rang. Choisi par un collège de 80 religieux, il est régulièrement chahuté par ses adversaires, mais s'attelle à son rôle d'arbitre, au-dessus de la mêlée. >>> Par Delphine Minoui | Mercredi 10 Novembre 2010