LE TEMPS: Le leader libyen entame lundi une visite officielle dans la Péninsule pour célébrer le deuxième anniversaire du Traité d’amitié entre les deux pays
Cette fois, le colonel Kadhafi ne viendra pas seulement avec ses «amazones», ses séduisantes gardes militaires chargées de sa protection. Pour sa quatrième visite à Rome, dans la capitale de l’ancienne puissance coloniale, le leader libyen a prévu de débarquer lundi avec pas moins de trente cavaliers qui défileront mardi soir sur des montures berbères aux côtés d’un régiment à cheval de carabiniers.
Deux ans après l’accord historique entre Silvio Berlusconi et le «guide de la révolution» à travers lequel l’Italie a officiellement demandé pardon pour le passé et promis un chèque de 5 milliards de dollars de dédommagements payables en vingt ans, les deux hommes ont ainsi voulu célébrer l’anniversaire en grande pompe. Car, pour l’heure et en dépit de certaines critiques, le «traité d’amitié» entre les deux pays tient et produit les effets escomptés par les deux signataires.
Fin août 2008, à Benghazi, en Libye, Silvio Berlusconi avait ainsi déclaré: «L’Italie s’excuse pour les massacres, les destructions et la répression contre le peuple libyen durant l’occupation coloniale.» A la suite de cette déclaration, Mouammar Kadhafi s’était senti en droit, l’année suivante, de descendre de son avion à Rome en exhibant sur son uniforme le portrait du héros de la résistance anticoloniale libyenne, Omar al-Mokhtar. Une partie de l’opinion publique italienne avait modérément goûté la provocation. Cette année, le dirigeant africain devrait plus discrètement participer à un colloque sur les rapports entre les deux pays à l’ambassade de Libye en présence d’historiens et d’intellectuels des deux bords. >>> Eric Jozsef | Samedi 28 Août 2010