LE TEMPS: La candidate du FPÖ se présente à la présidentielle dimanche en Autriche
La voix est posée, presque fluette. Chevelure d’argent, regard clair, Barbara Rosenkranz parcourt les campagnes et les villes d’Autriche depuis deux mois, vêtue d’une Trachten (robe traditionnelle), martelant son credo d’une «politique familiale» refondée. Sous des abords de femme au foyer sans histoires, Barbara Rosenkranz, candidate à l’élection présidentielle ce dimanche, paraîtrait presque inoffensive. Depuis deux mois, pourtant, toute l’Autriche tremble devant cette élue du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite), apôtre d’une idéologie pangermaniste de sombre mémoire.
A 51 ans, «Frau Rosenkranz» règne sur une impressionnante tribu de dix enfants, tous affublés d’un prénom issu de la mythologie germanique: Hedda, Horst, Arne, Mechthild, Hildrun, Volker, Sonnhild, Alwine, Ute et Wolf. Avec son mari Horst, elle met un point d’honneur à organiser tous les ans la «fête du solstice d’été», vieille tradition païenne héritée du national-socialisme et célébrant les «familles saines, fortes et nombreuses». Son époux dirige une revue, Fakten, qui fait la part belle aux négationnistes et dénonce pêle-mêle «les Turcs, les Tchétchènes, les Asiatiques, les Tziganes et les nègres». >>> Maurin Picard | Samedi 24 Avril 2010