LE FIGARO: Après des années de froid, la visite du roi Abdallah en Syrie pourrait apaiser les contentieux au Moyen-Orient.
Accompagné d'une importante délégation ministérielle, le roi Abdallah d'Arabie a été accueilli, mercredi après-midi, par Bachar el-Assad avec garde d'honneur, coups de canons et hymnes nationaux.
Attendue depuis des mois, la visite du monarque saoudien chez le président syrien marque la fin de la brouille entre les deux frères ennemis arabes. Elle était encouragée par la France et des monarchies du Golfe.
Entre Damas et Riyad, les relations s'étaient envenimées après l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, en février 2005 à Beyrouth. L'Arabie avait vu «la main syrienne» derrière la liquidation de son allié libanais, qui possédait également la nationalité saoudienne. Pour le roi Abdallah, le régime syrien se devait d'être isolé - à défaut d'être renversé. Damas avait riposté en accusant les Saoudiens «d'arroser» le Liban en armes et en argent au profit de leurs alliés sunnites, des plus fréquentables (les partisans du camp Hariri), aux plus radicaux (les activistes salafistes).
«Il ne faut peut-être pas s'attendre à des retombées immédiates», observe depuis Damas un diplomate occidental, mais «cette visite va créer un climat régional plus favorable».
Au Liban, tout d'abord, où le premier ministre désigné Saad Hariri peine à former un gouvernement d'union nationale avec l'opposition, soutenue par la Syrie et l'Iran. Sa victoire aux élections législatives de juin avait renforcé les Saoudiens dans leur bras de fer avec Damas. >>> Georges Malbrunot | Jeudi 08 Octobre 2009