LE MONDE: Ses propos ont d'abord suscité une vague d'indignation en Allemagne. Interviewé par la revue culturelle berlinoise Lettre International sur la problématique de l'intégration, Thilo Sarrazin, administrateur de la Bundesbank et ancien sénateur des finances de Berlin, n'y était effectivement pas allé avec le dos de la cuiller : "Les Turcs conquièrent l'Allemagne exactement comme les Kosovars ont conquis le Kosovo : avec un taux de natalité élevé", avait déclaré le social-démocrate, disant ne pas accepter "ceux qui vivent aux crochets de l'Etat, rejettent ce pays (...) et fabriquent sans arrêt des petites filles avec des foulards". En guise de conclusion, M. Sarrazin avait décrété qu'un "grand nombre d'Arabes et de Turcs (à Berlin) n'ont aucune fonction productive à l'exception de la vente des fruits et des légumes".
Depuis dix jours, la polémique enfle. Aux critiques ont succédé les appels à la démission. La direction de la Bundesbank et le SPD disent réfléchir à des sanctions. Vendredi, le Conseil central des juifs d'Allemagne a comparé le fauteur de troubles à "Goering, Goebbels et Hitler". Pourtant, une autre discussion émerge, encouragée par certains journaux qui estiment que les réflexions de M. Sarrazin, même controversées, ciblent des problèmes bien réels. >>> Le Monde | Lundi 12 Octobre 2009