Tuesday, May 12, 2009

Benoît XVI neutralise 
la polémique à Yad Vashem

LEFIGARO: Le recueillement du pape allemand a surmonté la plupart des réticences suscitées par son passé.

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Le Pape, Benoît XVI, et le président israélien, Shimon Pérès, lundi dans les jardins de la résidence présidentielle à Jérusalem. Photo grâce au Figaro

La visite de Yad Vashem par Benoît XVI, au Mémorial de l'Holocauste à Jérusalem, devait être le moment le plus lourd de symboles de la visite papale. Elle a finalement montré à quel point les relations entre l'Église catholique et les Juifs étaient apaisées.

Un pape allemand ? «Je ne le vois pas en fonction de sa nationalité. Je le vois comme le chef des Églises catholiques et je lui présente tout le respect qu'il mérite», dit Edward Mosberg, un rescapé de l'Holocauste qu'a rencontré lundi Benoît XVI. «Il n'y a rien de compliqué dans sa visite. Le Pape représente l'Église. Je représente mon peuple. Nous nous serrons la main», affirme Dan Landesberg, un autre rescapé.

Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre Israël et le Vatican, et la visite de Jean-Paul II en 2000, beaucoup de malentendus ont été levés. Les récentes polémiques, qui ont accompagné le début du procès en béatification de Pie XII, puis la réhabilitation de l'évêque négationniste Mgr Williamson, sont presque retombées.

Les quatre ministres israéliens du parti ultra-orthodoxe séfarade Shass ont tout de même boycotté lundi la réception de Benoît XVI chez le président Shimon Pérès. «Ils ont choisi de ne pas participer à cette réception en raison du passé du Pape dans les Jeunesses hitlériennes et par respect pour les victimes de la Shoah», a affirmé le porte-parole du parti, Roï Lachmanovitch. Le président du mémorial de Yad Vashem, le rabbin Israel Meir Lau, lui-même rescapé de la Shoah, le seul de toute sa famille exterminée dans les camps, a aussi émis des réserves sur le discours du Pape. «Quelque chose manquait. Il n'a mentionné ni les nazis qui ont participé à la boucherie, ni prononcé un mot de regret.»

Mais ces voix sont restées relativement isolées. Un encart signé par les principaux rabbins israéliens, saluant l'arrivée du Pape, a été publié lundi dans les principaux journaux du pays. Jean-Paul II avait été l'artisan du rapprochement de l'Église avec les Juifs. Sa visite au mur des Lamentations est restée dans les mémoires. >>> De correspondant du Figaro à Jérusalem, Adrien Jaulmes | Mardi 12 Mai 2009