TRIBUNE DE GENÈVE: Arrivé au pouvoir en promettant un durcissement sur l’asile, le premier ministre Anders Fogh Rasmussen se maintient grâce à une nouvelle campagne contre les étrangers.
Voilà un petit pays à l’économie saine… qui parvient pourtant à se déchirer sur le thème de l’immigration. Ça vous dit quelque chose? Non, il ne s’agit pas de la Suisse, mais bien du Danemark, où les électeurs étaient appelés hier à renouveler leur parlement. Avec seulement 5% d’étrangers au sein d’une population de 5,5 millions d’habitants, la campagne législative s’est plus que jamais focalisée sur cette question brûlante. Avec deux vedettes arabes ultramédiatisées: Naser Khader l’anti-islamiste et Asmaa Abdol-Hamid la gauchiste provocatrice.
De quoi ravir le premier ministre Anders Fogh Rasmussen, arrivé au pouvoir en 2001 sur un programme de durcissement à l’encontre des réfugiés, dont le nombre des nouveaux arrivants a baissé de 80% en six ans. Selon des résultats partiels donnés tard hier soir, sa coalition de centre droit a remporté le vote en obtenant la majorité absolue. Grâce à l’appui, bien sûr, du Parti du peuple danois (PPD), formation populiste d’extrême droite opposée notamment à l’immigration musulmane.
Et tant pis si paradoxalement la bonne santé économique du Danemark débouche sur une pénurie de bras dans divers secteurs. Ni le gouvernement Rasmussen ni même les sociaux-démocrates dans l’opposition ne sont prêts à ouvrir les frontières. Deux candidats arabes au cœur de la bataille politique danoise (suivant)
Rasmussen's Gamble Pays Off
Mark Alexander