LE MONDE - OPINION: Le Pakistan est plongé dans une crise d'une gravité dont il est nécessaire de prendre toute la mesure. Car on aurait bien tort de réduire les scènes d'affrontements sanglants (41 morts) dont la capitale économique du pays, Karachi, a été le théâtre ce week-end à un simple "folklore" politique d'une région rituellement secouée de troubles ethniques ou religieux.
Ces violences marquent un tournant inquiétant. Elles signent la fin d'une époque, celle où le général Musharraf, arrivé au pouvoir en 1999 par un putsch, avait pu diriger le Pakistan sans trop de heurts. Le chef de l'Etat doit désormais faire face à un mouvement de contestation d'une ampleur sans précédent. Ce défi est lourd de périls pour la cohésion du pays autant que pour la stabilité régionale. Le Pakistan en danger (encore)
Mark Alexander