Tuesday, October 21, 2025

Bijoux volés au Louvre : les diamants de la Couronne, une tragédie franco-française

LE FIGARO : Le spectaculaire cambriolage au Louvre, le 19 octobre dernier, a remis en mémoire un épisode oublié et plus funeste encore : la vente délibérée des bijoux des souverains français par la IIIe République en 1887.

La France entière semble s’être rappelée l’existence des diamants de la Couronne au moment où leur éclat ternissait, sans doute pour toujours. Le cambriolage retentissant qui a eu lieu dimanche 19 octobre au Louvre a soustrait en effet huit joyaux à cette étincelante collection abritée depuis 1889 dans la galerie d’Apollon, sans compter la couronne de l’impératrice Eugénie, retrouvée endommagée. Le choix des objets – des parures de souveraines du XIXe siècle constellées de milliers de diamants et de dizaines de saphirs et d’émeraudes – signe l’intention des auteurs du vol de les dessertir pour en écouler les pierres. Le Régent et autres diamants de grosse taille, eux, n’ont pas quitté leur vitrine.

La vérité que personne ne veut s’avouer, c’est que ces bijoux étaient mal aimés. Malgré la minutieuse restauration de la galerie d’Apollon et, ironie du sort, l’installation de trois nouvelles vitrines blindées en 2019, le public semblait bouder notre salle du trésor – pourtant l’équivalent de la Schatzkammer du palais de la Hofburg à Vienne ou de la chambre aux joyaux de la Tour de Londres, curieusement mieux connues des Français. Certes, ces vingt-trois bijoux n’étaient que les somptueux débris d’un trésor jadis pléthorique. Surtout, ils avaient affronté des vicissitudes tristement franco-françaises, auxquelles le vol de dimanche sert de funeste épilogue. » | Par Geoffroy Caillet, pour Le Figaro Magazine | mardi 21 octobre 2025

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